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18 janvier 2012 : le sommet du ridicule. Les coups bas c’est pour le 29 janvier.

Que retiendra l’histoire du Sommet social du 18 janvier 2012 ? Probablement rien, si ce n’est une imposture, destinée à montrer l’activisme du Président ... pas encore candidat.

Imposture organisée avec le Medef, dont les demandes ont fait l’objet de toutes les attentions de l’Elysée.

 Des mesures à hauteur de 430 millions d’euros MAIS QUI SERONT REDEPLOYEES au sein du budget de l’Etat . En clair il ne s’agit pas de dépenses nouvelles mais de réaffectations.

 S’agissant du chômage partiel les mesures annoncées par le gouvernement sont ridicules en comparaison de ce qui a pu être fait en Allemagne ou en Belgique.

Ces deux pays, en effet, ont recouru massivement au partage du travail, sous la forme du chômage partiel indemnisé. Une part conséquente des salariés a perçu une compensation pour la perte de salaire liée aux périodes non travaillées, à hauteur de 60 % du brut (67 % en Allemagne pour les bas salaires), comme si les travailleurs concernés avaient perdu leur emploi.

L’Allemagne, lors du pic de la crise de 2009, a eu six fois plus recours à l’activité partielle que la France en termes de nombre de salariés concernés." Les chiffres de la Dares, publiés le 16 janvier 2012, témoignent de cette diminution du recours au chômage partiel à partir de fin 2009. Entre 2007 et 2010, 130 millions d’heures de chômage partiel ont ainsi été consommées en France métropolitaine, soit chaque mois une moyenne de près de 90.000 salariés. Le recours au chômage partiel s’est fortement accru entre le quatrième trimestre 2008 et le troisième trimestre 2009. 260.000 salariés en moyenne chaque mois en ont ainsi bénéficié au cours du troisième trimestre 2009. Ensuite, le recours au chômage partiel a diminué, à partir du quatrième trimestre 2009. 36.000 salariés seulement étaient concernés en moyenne chaque mois.

Les sommes supplémentaires annoncées à hauteur de 100 millions d’euros sont proprement ridicules d’autant plus si on les compare au coût de la défiscalisation des heures supplémentaires ( 4 milliards d’euros ) qui constitue un véritable non sens économique en période de crise.

En effet dans le cas de la France, la défiscalisation des heures supplémentaires a même poussé les entreprises à préférer le licenciement au chômage partiel, puisque cela leur permettait de mieux rémunérer leurs salariés les plus compétents tout en poussant les autres vers la porte.

 S’agissant du recrutement de 1000 CDD à pôle emploi on atteint le comble du cynisme présidentiel qui a supprimé en 2011 1800 emplois d’agents de pôle emploi ( départs à la retraite non remplacés ).

 Pour ce qui concerne le chômage, dont les chiffres de décembre devraient tomber sous peu, on constatera que le Président n’a pas vraiment innové.

Nicolas Sarkozy : « Ceux qui ne connaissent plus d’activité professionnelle depuis au moins deux ans, tous sans exception, se verront proposer soit une formation, soit un emploi, soit un processus de resocialisation » Dans le détail : « Tous les demandeurs d’emploi qui sont depuis deux ans en catégorie A (239 000 personnes) seront reçus à Pôle Emploi pour qu’on leur propose soit un emploi, soit une formation »

Que l’on pourra comparer avec ceux prononcés en ... février 2011 : « Tous les chômeurs de longue durée devront être reçus dans les trois mois pour recevoir soit une formation qualifiante, soit un emploi »

Seule différence, en février 2011, il s’agissait de convoquer : « (...) 680.000 personnes inscrites depuis plus d’un an au chômage en catégorie A (...) »

Le gouvernement et le Président ( qui finira bien par être candidat ) parient qu’il sera moins difficile de caser 3 fois moins de personnes, dans des stages ou formations parking afin d’améliorer les chiffres du chômage de la catégorie A.

Oui, mais les chômeurs qui vont se voir proposer une formation, un emploi ou un processus de resocialisation et vont l’accepter (pourront-ils d’ailleurs refuser, même si ceux-ci sont totalement inadaptés ? ) passeront de la catégorie A, sur laquelle le gouvernement communique aux catégories... C et D

 Catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi

 Catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés)

Histoire de pouvoir présenter : « des chiffres encourageants obtenus par la détermination du gouvernement et du Président », pour les derniers mois avant le vote pour la présidentielle !

Mais au delà de ces commentaires,la vraie leçon de ce sommet pour l’esbroufe est que Sarkozy est disposé à dynamiter le modèle social français et à donner satisfaction à Mme Parisot.

Cette dernière a indiqué que « (...) cette réunion à l’ ??lysée a été très riche, très diverse. Beaucoup de sujets (ont été) abordés avec une ligne directrice claire : la compétitivité de notre pays (...)  » .

Le Medef veut une hausse de la TVA  ? Nicolas Sarkozy s’apprête à l’annoncer le 29 janvier 2012. Il veut une flexibilisation du marché du travail afin de pouvoir plus facilement se séparer des salariés  ? Nicolas Sarkozy devrait annoncer l’ouverture de négociations sur les contrats compétitivité/emploi qui visent à légaliser le chantage à l’emploi.

 Dans la période électorale actuelle rien ne serait pire pour les salariés que de s’inscrire dans l’attentisme. Le MEDEF et le capital financier n’ont d’autre objectif que d’imposer le plus de reculs sociaux possibles et le plus d’avantages possibles pour le patronat.

Cliquez ICI pour accéder à l’analyse de Gérard Filoche et de Michel Husson ( économiste )

Article publié le 21 janvier 2012.


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