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Après l’élection présidentielle du 6 mai 2007 : l’action collective plus que jamais nécessaire.

Nicolas SARKOZY est élu Président de la République. Les organisations patronales, MEDEF et CGPME, s’en réjouissent d’ores et déjà et offrent leur concours à la mise en ??uvre rapide des réformes qu’elles préconisent. Cela confirme la validité de l’alerte adressée aux salariés par la CGT.

Car, sans revenir dans le détail sur les mesures préconisées par le candidat néo-conservateur et désormais président, les dangers qui pèsent sur l’ensemble du monde du travail, sur les retraités, les sans-emploi,et les plus fragiles en général sont grands.

Revenons néanmoins sur quelques thèmes développés tout au long de la campagne électorale :

 La protection sociale :

Depuis 2002, les inégalités face à la santé n’ont cessé d’augmenter au gré des déremboursements divers , de l’augmentation des forfaits ( 1 ??? par consultation, 18 ??? pour les actes médicaux ), de la reconnaissance officielle des dépassements d’honoraires etc... Le nouveau Président de la République prévoit d’instaurer une nouvelle "franchise" qui instaurera un seuil de dépense au-dessous duquel l’assurance maladie ne remboursera rien.

Le montant de cette franchise a été variable tout au long de la campagne, évoluant entre 20, 40 voire 100 euros. François Fillon premier ministrable en puissance a d’ailleurs affirmé : " comment comprendre que le paiement d’une franchise soit insupportable dans le domaine de la santé alors qu’une charge de plusieurs centaines d’euros par an pour la téléphonie mobile ou l’internet ne pose pas de question ? "

En somme, la santé abaissée au rang de la téléphonie mobile.
On voit bien là que le rêve affiché depuis longtemps par certains risque de devenir de plus en plus réalité, à savoir faire tomber "l’immense marché de la santé" dans le cabas du commerce international et des assureurs en particulier.

 Les chômeurs à l’index :

La suppression des allocations de chômage au second refus d’emploi risque d’obliger les milliers de salariés qui ont perdu leur emploi ainsi que les 80 % d’employés précaires à accepter le premier emploi proposé par l’ANPE et ceci, même s’il ne correspond pas à leur qualification ,ou s’il met leur situation familiale en difficulté ( emplois proposés trop éloignés du domicile... ).
Cette mesure, à l’image de bien d’autres, a pour objectif de désigner des boucs émissaires et, par un étrange raccourci, de rejeter la responsabilité du chômage ou du sous-emploi sur les chômeurs eux-mêmes et sur eux en exclusivité. En clair le message se résume de la sorte : "si vous êtes au chômage c’est votre faute", ce qui justifie alors que la collectivité ne vous verse plus d’allocations.
Il en va du chômeur comme du Rmiste, qui ne doit pas recevoir d’allocation sans contrepartie.
Chômeurs et allocataires du RMI seraient des assistés ( la notion d’assistanat est revenu comme un leitmotiv dans tous les meetings du président de l’UMP ) qui coûteraient trop cher à la collectivité ( il est bien entendu aisé de pointer des responsabilités chez les plus faibles et de rester sourd aux remarques récentes du Conseil des Impôts qui chiffre à près de 35 milliards d’euros par an les fraudes à la TVA des entreprises ).

 La détaxation des heures supplémentaires, un véritable non-sens économique :
Le projet d’exonération totale des charges sociales et fiscales sur les heures supplémentaires payées 25 % aura pour conséquence d’allonger la durée du travail pour ceux qui en ont et de freiner les créations d’emplois . Il deviendra en effet plus intéressant financièrement à un employeur de payer des heures supplémentaires à ses salariés que d’embaucher en cas d’augmentation de l’activité.

 Le contrat unique :

Ce contrat est un contrat à durée indéterminée assorti d’une liberté totale de licencier sans motif. C’est donc la généralisation du CNE ( contrat qui ne recpecte pas les conventions internationales de l’Organisation Internationale du Travail signées par la France )ou du CPE sans limitation de durée et quelque soit la taille de l’entreprise. C’est la précarité érigée en norme. Et comment défendre ses droits quand on peut être licencié à tout moment sans que l’employeur ait à motiver sa décision.
Ce projet marque un recul sans précédent en matière de droit du travail et conforme aux souhaits maintes fois répétés du MEDEF.

 Une fiscalité pour les rentiers et les plus riches :
Pour financer la protection sociale, Nicolas Sarkozy envisage de recourir à la TVA sociale.
Cette mesure vise à faire supporter aux consommateurs et notamment aux plus défavorisés une part du financement de la protection sociale et à déresponsabiliser le monde de l’entreprise de cet effort de solidarité.

La mise en place d’un bouclier fiscal rétroactif à hauteur de 50 % permettra aux contribuables les plus favorisés d’échapper à l’ISF voire de recevoir des restitutions d’impôt ( à l’image de cette personne fortunée qui a récemment défrayé la chronique en recevant, grâce au bouclier fiscal actuel de 60 %, un chèque de restitution de plus de 7 millions d’euros). On estime d’ailleurs que la version 50 % du bouclier pourrait conduire le fisc à retituer près de 350 millions d’euros aux contribuables les plus aisés.

A l’image du G.W Bush, Nicolas sarkozy prévoit également de fortement diminuer, voire de supprimer les droits sur les successions et les donations. Pour justifier la mesure il fait délibérément appel aux sentiments ( "il ne faut pas imposer le fruit d’une vie de travail pour qu’on puisse le léguer à ses enfants" )en omettant sciemment de préciser que seules 25 % des successions donnent lieu à imposition. L’imposition moyenne sur ces successions est de 10 %, ce qui n’a rien de confiscatoire. Cette mesure conduirait en fait à accentuer encore un peu plus les inégalités de patrimoine ( 10 % des ménages détiennent 46 du patrimoine total en France ) et favoriserait le retour des rentiers. C’est au final une mesure qui représente un saut en arrière d’environ un siècle en matière fiscale, qui est injuste socialement et économiquement improductive.

 Le service minimum et le droit de grève :
En légiférant en la matière, le prochain gouvernement s’attaquerait à un droit constitutionnel, fruit des luttes et conquêtes des salariés. La mise en place d’un service minimum garanti dans les entreprises publiques que sont la SNCF et la RATP, alors même qu’un système dit d’alarme sociale existe déjà et qu’il donne satisfaction ( voire les déclarations récentes de AM Idrac, présidente de la RATP), n’a d’autre objectif que de limiter les moyens d’action des salariés. Il en va de même de la proposition qui vise à imposer dans les entreprises ou les universités un vote à bulletin secret au bout de huit jours de grève.
La référence de N. Sarkozy en la matière n’est autre que Margaret Tatcher qui, en son temps, n’eut de cesse de légiférer pour rendre le droit de grève pratiquement innaplicable ( ainsi, les grèves de solidarité comme celle qui permit de lutter contre l’instauration du CPE en France sont illégales au Royaume Uni ).

 Immigration choisie, réforme de l’ordonnace de 1945 sur la protection des mineurs, atteinte à la séparation des pouvoirs, durcissement des conditions du regroupement familial, indépendance des médias :
Que ce soit en inventant la notion d’immigration choisie, en s’attaquant délibérément à l’indépendance des magistrats, ou en axant l’essentiel de sa politique de sécurité sur le répressif, l’ex Ministre de l’Intérieur a déjà fait ses preuves et ne peut qu’inciter les salariés et citoyens de ce pays à être actifs et vigilents.

Article publié le 8 mai 2007.


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