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Justice pour les salariés ! Relaxe pour les 5 de Roanne !

De tous les départements, de toutes les professions, ce sont plus de 20 000 manifestants qui sont venus soutenir nos camarades Christel, Christian, Jean-Paul, Gérard et Didier ce 5 novembre 2013 à Roanne. Ce même jour, dans de nombreuses localités et entreprises, des salariés ont répondu à l’appel des syndicats pour dénoncer avec détermination et dignité les atteintes aux libertés d’expressions et à l’exercice du droit syndical.

C’est le cas à la COMURHEX à Narbonne, aux fonderies Messier à Arudy (64) et à Castorama Bayonne où toutes ces initiatives ont été fortement médiatisées localement.

Le point de départ, on le sait, c’était, il y a trois ans, quelques tags hostiles à Nicolas Sarkozy et au député UMP local pendant les luttes contre la réforme des retraites.

Poursuivis dans le cadre des actions collectives contre la réforme des retraites en 2010, ils avaient été exemptés de peine, mais pas relaxés. Pour la quatrième fois, ces cinq syndicalistes sont traduits devant la Justice, cette fois pour refus de prélèvement ADN.

C’est que, en réalité, au-delà d’un inacceptable acharnement anti-syndical, démesuré au regard 
des faits, ce pourquoi du reste la cour d’appel de Lyon les avait jugés coupables mais pas condamnables, il s’agit de cette question : l’action syndicale, collective, peut-elle faire l’objet d’un fichage qui, créé au départ pour mieux lutter contre les délits sexuels, viols et autres, n’a cessé de s’étendre à d’autres infractions et délits ? Et il faudrait aujourd’hui que des militants acceptent de s’y soumettre, d’être considérés comme des délinquants potentiellement récidivistes ? Avant eux, d’autres syndicalistes ont refusé, légitimement, de s’y soumettre, avec la même conscience de l’enjeu.

Le patronat et son personnel politique n’ont jamais renoncé à considérer 
les syndicalistes comme des empêcheurs d’exploiter en rond, en tentant pour cela de les faire passer pour 
des fauteurs de troubles. «  Des salopards en casquettes  », disaient-ils au moment 
du Front populaire.

La CGT demande la relaxe de ses cinq militants. Le Procureur de la République réclame, lui, une condamnation d’un mois d’emprisonnement avec sursis.

Le tribunal a mis son jugement en délibéré le 17 décembre prochain.

Mais l’institution judiciaire est bien lente pour juger les exploiteurs qui utilisent le travail dissimulé. Des grandes enseignes du bricolage passent outre des décisions de justice. Des employeurs fournissent des engins de chantiers pour détruire des portiques écotaxes, des biens de l’Etat. Des entreprises, comme Kem One, sont littéralement pillées par des fonds de pensions malhonnêtes mettant en péril des dizaines de milliers d’emplois. Ils le font en toute impunité.

Le Gouvernement - porté aux affaires en grande majorité par les voix des salariés - refuse de faire respecter par les entreprises la loi sur l’égalité professionnelle Femme/Homme. C’est en tout cas ce que le Premier Ministre a répondu aux représentants de la CGT, alors que cette mesure alimenterait de plus de 5 milliards d’euros le financement notre système de retraite.

Et que dire de l’accueil réservé aux salariés sidérurgistes au début du mois de février à Strasbourg, l’arrêt des cars, la fouille, les barrages policiers alors que l’Etat laissait Lakshmi Mittal fermer en toute impunité Florange.

Et que dire de cette manifestation de « bonnets rouges » en Bretagne orchestrée par le Patronat ? Une manifestation qui aurait connu beaucoup moins de débordements s’il y avait eu le déploiement policier — voire sécuritaire — que l’on a pu voir à Roanne.

La loi est dure pour les salariés. Elle est forte avec les faibles et laxiste avec les puissants.

Elle est impitoyable pour celles et ceux qui défendent leur emploi et leurs droits.

Des lois sont votées, quelquefois avec des procédures expéditives, pour imposer encore plus de flexibilité aux salariés, sécuriser les employeurs et distribuer 20 milliards de crédit d’impôt aux entreprises, par exemple.

À l’inverse, les salariés attendent toujours une loi à la hauteur pour imposer une reprise des sites en cas de repreneur crédible, l’interdiction des licenciements boursiers, l’arrêt de l’évasion fiscale et du moins-disant social.

Les salariés réclament la justice sociale.

C’est pour eux que la CGT demande le vote de la loi d’amnistie proposée par le Sénat et bloquée par le Gouvernement.

C’est pour eux que la CGT propose une sécurité sociale professionnelle avec des droits transférables d’une entreprise à l’autre.

C’est avec eux que les militants de la CGT mènent le combat pour préserver les emplois et le patrimoine industriel français.

C’est avec eux que la CGT revendique une hausse significative des salaires, une meilleure répartition des richesses pour sortir par le haut de cette crise provoquée les lobbys capitalistes.

C’est pourquoi, au-delà même de la réparation d’une injustice par une loi d’amnistie sociale, les salariés veulent de nouveaux droits pour agir et permettre le progrès social.

La CGT exige du Président de la République, du Parlement et du Gouvernement un changement radical de politique en matière de démocratie sociale et de respect des droits sociaux fondamentaux des salariés et des citoyens.

 Elle propose d’abord une loi portant des droits nouveaux protégeant les militants syndicaux et progressistes qui agissent dans le cadre de leur mandat dans des actions collectives.

 Elle propose aussi de retirer de la liste des délits susceptibles d’être inscrits au fichier des empreintes génétiques toutes les condamnations touchant les militants syndicaux et progressistes qui, dans le cadre de leur mandat, agissent dans une action collective.

Les organisations, les militants de la CGT remercient pour sa participation et son aide le Comité de soutien où se retrouvent personnalités, responsables et adhérents des partis politiques du PCF, du PG, du NPA, du PS, d’associations comme la JOC ou encore la Ligue des droits de l’homme et de presque tous les syndicats : FO, CFDT, FSU, Solidaires, UNSA…

Les syndicalistes ne sont pas des voyous. Ce sont des acteurs incontournables de la construction d’un véritable progrès social.

Article publié le 7 novembre 2013.


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