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Management par les indicateurs : la DDFIP des Hautes Pyrénées en pointe.

Vous vous souvenez, en début d’année 2013, le 16 janvier pour être précis, à l’occasion d’une énième opération médiatique dont il a le secret ( vœux en vidéo, tchatt interactif ou autres gadgets à 2 sous ) le Directeur Général des Finances Publiques nous prodiguait ses conseils et nous jurait la main sur le cœur que «  les outils de mesure de l’activité et de la performance…..pesaient à l’excès sur les agents au quotidien ».

Il annonçait fièrement une division par trois du nombre d’indicateurs et qu’il demanderait personnellement aux directrices et directeurs de veiller « à l’accompagnement régulier des chefs de service et des agents dans un esprit de soutien et d’explication » …..précisant que l’ « accompagnement ne pouvait se résumer à un examen quantitatif et devait prendre en compte les conditions concrètes d’exercice des missions » et qu’il fallait « mettre fin au sentiment de pression statistique démesuré ressenti par la plupart des agents et des cadres » .

Il terminait même en beauté en jetant le doute sur le caractère sincère des statistiques du réseau, critiquant des «  opérations d’embellissement  » caractérisées.

Voilà pour les MOTS. Pour les ACTES, il y a loin de la coupe aux lèvres.

Et c’est particulièrement vrai dans la déclinaison locale des bons conseils Bézardiens.

Ainsi la Direction locale s’est distinguée dernièrement, notamment au niveau de la Gestion Publique.

Qu’il s’agisse d’IQCL, de contrôle des régies, de dématérialisation, les mails à caractère plus ou moins comminatoires se sont succédés comme autant de rappels à l’ordre dirigés vers l’encadrement.

Vous avez dit pression ? C’est assurément le sentiment partagé par une majorité de cadres dits intermédiaires.

En fait, cette attitude directionnelle, qui ne se limite pas à la seule gestion publique, n’a rien d’étonnant.

Lors de la dernière convention des cadres A, le 12 septembre 2013, le directeur avait déjà livré sa vision du management et de la relation hiérarchique : le cadre, le doigt sur la couture du pantalon, fonctionnaire-sujet dans toute sa splendeur comme le définissait Michel Debré dans les années 50.

Mais quand la Direction prendra-t-elle conscience de la réalité des services, des conditions d’exercice quotidiennes des missions évoquées (sans doute pour la forme ) par le DGFIP, et alors même que le département s’apprête à vivre une nouvelle saignée dans ses effectifs avec 11 destructions d’emplois.

Pour la CGT, les méthodes de management et la pression statistique ressenties par les agents de tout grade ne sont pas une illusion ou un effet d’optique et elles ont un effet direct sur leur quotidien.

Nous passons en moyenne 8h00 par jour au travail, voire plus. Ce temps passé au travail, c’est parfois plus qu’avec notre famille, nos proches, nos amis, et il est loin d’être neutre.
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Toute relation, bien sûr, peut connaître ses maladresses, ses imperfections. L’échange, le dialogue n’en sont pas exempts ; un mot malheureux, une interprétation. Mais là n’est pas le problème.

Dans les relations de travail, nous ne sommes pas des « partenaires ». Le salarié, le fonctionnaire sont dans une position de subordination juridique, avec le « chef de structure », avec le « supérieur ». Mais le supérieur n’est pas le « patron » dans la fonction publique. Il faut se le rappeler, ce n’est pas lui qui paie en fin de mois.

D’ailleurs, le fonctionnaire ne perçoit pas de salaire mais un « traitement ».

Dans nos services nous travaillons ensemble pour le service public. Nous contribuons chacun( e ) à la mise en œuvre des politiques publiques, nous travaillons sur des missions dont la finalité s’inscrit dans les dispositions d’un Etat de droit, avec l’égalité d’accès et de traitement, la neutralité et la continuité du service public.

Percutés par des indicateurs quantitatifs, par des politiques d’objectifs dont le dénominateur commun sont les « économies budgétaires et les suppressions d’emplois », nous devons travailler toujours plus avec toujours moins de collègues et de moyens matériels.

Dans le même temps, avec des services en sous-effectifs, nous vivons une intensification du travail avec pour corollaire la concentration des tâches, de nouveaux process de travail mais aussi une individualisation et une segmentation dont l’objectif est de couper chaque agent du collectif de travail et des solidarités que ce collectif génère.

C’est ce à quoi le management (de l’italien « maneggiare » : faire tourner les chevaux dans un manège) s’attelle !

MAIS NOUS NE SOMMES PAS DES BOURRINS !

Le refus de discuter vraiment des qualifications et de la technicité, la volonté managériale d’ignorer le sens du travail et sa finalité pour ne considérer que les « objectifs », voilà ce qui est dévastateur aujourd’hui.

Le management crée donc de la solitude quel que soit le « grade ».

Celles et ceux qui sont pris entre le marteau et l’enclume peuvent être laminés.

A cet égard, le syndicat CGT Finances publiques ne tolèrera pas que les situations de difficulté que connaissent certains collègues ne soient considérées que d’un point de vue isolé et individuel par l’administration.

C’est à partir de ce constat, qui pourrait bien sûr être développé, que la CGT Finances publiques 65 agit et agira :

  • Pour faire cesser les oukases, le fait du Prince, l’arbitraire, l’absence de respect.
  • Pour que le temps passé au travail ne soit ni un temps perdu, ni un temps regretté, ni surtout un temps destructeur.
  • Pour que l’administration intervienne sitôt qu’une alerte ou un élément préjudiciable à la santé d’un agent est porté à sa connaissance.
  • Pour que la ou les causes soient identifiée-s
  • Pour que l’administration agisse afin que cela ne se produise plus
  • Pour que l’administration agisse et ne laisse pas démolir ses agents.

La tenue d’un Comité Technique Local consacré aux conditions de vie au travail en février 2014 sera l’occasion pour la CGT de poser le débat sur l’ensemble de ces questions et de porter les préoccupations et revendications des agents de tout grade.

Article publié le 26 décembre 2013.


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