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Rénovation des épreuves des concours : épreuves orales ou véritables entretiens d’embauche ?

Contraint par le calendrier et les travaux ministériels, la DGCP a convoqué les Organisations Syndicales à une réunion sur la modification de l’architecture des concours d’inspecteurs et de contrôleurs principaux. De fait, le débat a été difficile puisqu’il n’existe pratiquement aucune marge de man ??uvre au niveau directionnel pour discuter de la finalité de cette nouvelle architecture des concours corsetée par le cadre ministériel.

Cette nouvelle architecture est définie autour de deux axes : la professionnalisation des concours et l’augmentation de la place de l’oral.

Les modifications apportées au concours d’inspecteur :

 externe. La première modification de taille c’est la suppression de la culture générale à l’écrit et à l’oral. A l’écrit, la note de synthèse deviendrait l’épreuve n°1 et à l’oral, elle serait remplacée par un entretien visant à apprécier les motivations du candidat et son aptitude à exercer des fonctions au sein du ministère. L’épreuve de langue est désormais obligatoire (coeff 2). Dans ce système, l’oral représente désormais plus de 45% des coefficients, contre 33% auparavant. Le programme des matières est lui aussi chamboulé puisque les deux autres épreuves écrites doivent s’inscrire dans une dominante juridique pour l’épreuve n°2 et dans une dominante économique, scientifique ou informatique pour l’épreuve n°3

 Interne. Là encore, l’épreuve de culture générale serait supprimée et remplacée par une note de synthèse. Il ne resterait ensuite qu’une autre épreuve à dominante professionnelle (dossier sur les missions du trésor, ou comptabilité privée ou automatisation) Comme pour le concours externe, la part de l’oral dans les coefficients est désormais supérieure à 45%. Les épreuves orales se décomposent en un entretien portant sur l’expérience professionnelle du candidat et son aptitude à exercer des fonctions de niveau supérieur et une épreuve de finances et de gestion publique.

 Le concours de contrôleur principal.

L’ambition de la CP est de revaloriser ce concours en évitant le fastidieux bachotage lié à l’apprentissage des fascicules. Pour cela, il n’y aurait plus qu’une seule épreuve écrite, celle d’analyse de dossier et une épreuve orale portant sur les attributions du candidat et les missions des SDT. Dans cette nouvelle architecture, le poids de l’oral passe de 20% à 44%.

La mise en ??uvre de ces nouvelles formules devrait avoir lieu en 2009 pour le concours d’inspecteur et dès 2008 pour le concours de contrôleur principal.

Interventions du SNT- CGT :

D’abord sur la forme, nous avons tenu à rappeler les principes affirmés par la charte du dialogue social. Il est en effet inacceptable que les documents préparatoires ne nous soient parvenus que deux jours avant la réunion. Cette attitude n’est pas nouvelle et il devient problématique de le rappeler régulièrement d’autant plus que par ailleurs, la direction ne cesse de se féliciter de la qualité du dialogue social à la CP. Rappelons que compte-tenu du cadre ministériel imposé, les débats se sont réduits à leur strict minimum, aucune marge de man ??uvre directionnelle n’étant possible, nous nous sommes vite retrouvés dans un dialogue de sourds.

Sur le fond des propositions, le SNT-CGT comme sa Fédération des Finances, a marqué une nette opposition à ces nouvelles architectures. Le terme de « professionnalisation » choisi par la CP, montre ses limites et apparaît bien loin d’une réelle prise en compte de la carrière et de l’expérience professionnelle des candidats notamment internes, mais ressemble bien plus à un recrutement au profil. L’affirmation par la direction lors de la discussion de sa volonté de recruter désormais des cadres A ayant déjà des pré-requis et des capacités managériales ne permet pas d’imaginer un égal accès de tous au concours. Le concours d’Inspecteur du Trésor devrait donc voir sa sélectivité augmenter, alors même qu’il est en externe déjà un des plus sélectifs de la Fonction Publique.

De par leurs nouveaux intitulés et leurs coefficients, les épreuves orales deviennent le mode essentiel de sélection des futurs lauréats. En dehors d’un problème de subjectivité évident, c’est aussi un problème de fond quant au contenu de cet oral « rénové ». L’argument retenu consiste pour la direction à préciser qu’au contraire l’oral peut permettre aux candidats de mettre en valeur au moins en interne leur parcours professionnel. Au vu de ce qui est demandé dans ce cadre, on ne peut qu’en douter au vu des orientations définies : « L’objectif serait de parvenir à un équilibre (de l’ordre de 50%) dans la valorisation des épreuves écrites et orales. Il est en effet important, dans un monde marqué par la communication orale et la nécessité de s’adapter en permanence au changement, que l’appréciation des qualités d’un candidat puisse intégrer de façon significative une dimension comportementale et les capacités d’expression. »
On le voit bien, ces épreuves vont désormais représenter près de 50% des coefficients des concours, alors même que les candidats ne seront plus interrogés sur un thème général mais sur leurs motivations, leurs aptitudes à exercer des fonctions au sein du Minefi ou des fonctions supérieures. La subjectivité est évidemment encore plus forte dans ces domaines qu’en matière de culture générale, il faut bien parler désormais d’entretien d’embauche et non plus d’épreuve orale. En effet, qu’est-ce qu’une dimension comportementale et comment la juger ? Il n’y a pas loin à chercher : il s’agit ni plus ni moins de juger les candidats sur leur capacité à adhérer et à défendre les réformes en place et à venir au MINEFI et à la DGCP !

Et ce ne sera pas l’engagement pris par la direction sur la formation des jurys de concours qui empêchera l’arbitraire et qui permettra de répondre aux dérives et d’organiser un contrôle efficace de ces jurys.

Privilégier l’oral au détriment de l’écrit, revoir le contenu et la forme même des épreuves excluent désormais nombre de candidats pour réussir ces concours notamment pour les concours internes et particulièrement celui de contrôleur principal.

Quant aux externes, c’est bien une sélection à l’entrée des concours qui va être mise en place. En effet, peu de cursus universitaires proposent à la fois une thématique juridique économique, statistique on voit bien alors quelle population est visée. Il s’agit plutôt d’élèves sortis d’école type « science-po » que ceux issus de la faculté et notamment des filières plus littéraires. Le SNT-CGT reste quant à lui, favorable à un concours pluraliste, ouvert à tous. Les beaux discours ministériels sur l’égalité des chances (améliorer les dispositifs pour aider la préparation aux concours externes pour les jeunes des quartiers difficiles, développer l’accès aux concours, etc..) en dehors des bonnes intentions affichées ne peuvent alors que rester lettre morte !

Pour le SNT-CGT, la promotion des agents passe par l’accessibilité de tous aux concours internes. Elle passe également par des épreuves centrées sur les connaissances professionnelles permettant notamment aux agents les plus anciens dans leurs corps d’en bénéficier. Cela nécessite donc de revoir le contenu des épreuves écrites et orales, pour une meilleure mise en valeur des acquis professionnels tout au long d’une carrière. Le SNT-CGT sera donc extrêmement vigilant sur la forme et le contenu des épreuves des concours externe et interne et sur les conséquences de ces nouvelles mesures sur la promotion des personnels.

Article publié le 27 février 2007.


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