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Plus le gouvernement essaie de défendre la privatisation d’Aéroports de Paris, plus il s’enferre. Alors que le projet est en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, le ministre des finances a publié un argumentaire pour éteindre les « dix idées fausses » qui circulent. Cette opération de com est si affligeante qu’elle mérite une réponse.
Face aux sénateurs, qui, droite et gauche confondues, ont repoussé le projet de cession d’ADP mais aussi d’Engie et de La Française des jeux, le ministre des finances, Bruno Le Maire, avait été incapable début février de trouver des éléments pour expliquer en quoi la privatisation d’un monopole public ne revenait pas à garantir une rente immense au privé.
Le ministre a rencontré les mêmes difficultés face aux députés, qui, après avoir peu discuté le projet en première lecture, se sont réveillés lors de la deuxième lecture. Là encore, Bruno Le Maire s’est embrouillé dans les explications, incapable de dire pourquoi il était intéressant pour les finances publiques de céder des actifs qui lui rapportaient entre 800 millions et 1 milliard d’euros de dividendes par an, pour un placement qui allait au mieux lui rapporter 250 millions d’euros.
Article publié le 14 mars 2019.