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Espace de travail des fonctionnaires : un ministre qui reste à la surface.
Espace de travail des fonctionnaires : un ministre qui reste à la surface…
Pour Eric WOERTH, les fonctionnaires sont non seulement trop nombreux mais ils prennent trop de place. Une provocation de plus !
En moyenne, chacun d’entre eux occupe une surface de travail de 15 à 18 m2. Objectif du ministre du Budget : descendre à 12 m2, bien en deçà des recommandations des spécialistes des conditions de travail. Il faut noter au passage qu’à la DGFIP, la charte d’installation fixe la surface par agent entre 9 et 11 m2 bien ! Dans les futures structures SIP et DLU, la norme retenue se situe à 10 m2… Alors que des groupes de travail et des réunions techniques sur les conditions de travail se tiennent actuellement à la DGFIP, les personnels apprécieront…
Dans une interview publiée mardi 14 avril dans La Tribune, il se félicite d’une baisse de la surface de bureaux occupés Par les fonctionnaires : 60.000m2 en moins en 2007, 77.500m2 l’année dernière.
Satisfaisant mais insuffisant, juge le ministre du Budget. Au total, l’Etat occupe 12 millions de m2 de bureaux. Une surface encore excessive, selon Eric Woerth, qui s’est donc fixé un objectif très concret : « D’ici à la fin du quinquennat, nous voulons parvenir à un ratio moyen de 12 m2 par fonctionnaire, contre 15 m2 dans les administrations centrales et 18 m2 en province ».
L’Etat ne fait que suivre l’exemple du privé. Selon une étude, la surface moyenne par salarié en Europe est passée de 12,8 m2 à 12,4 m2. Problème : pour lutter contre le stress et améliorer la productivité, les experts du bien-être au travail préconisent au contraire l’augmentation de la surface de travail.
Un observatoire de la qualité de vie au bureau a lui, mis en avant une surface idéale de 15 m2 : « L’installation des open space a fait tomber le nombre moyen de mètres carrés attribués à chaque salarié. Au minimum, il en faudrait 10 à 12 par personne, dans certaines entreprises, on est parfois passé à 8, c’est de la folie ! »
Le bureau imaginé par Eric Woerth respecterait donc le minimum vital, mais s’éloignerait du souhaitable ! Entre l’Etat économe et le fonctionnaire détendu, Bercy à choisi.
15 m2 n’est qu’une moyenne qui va du luxueux bureau de 60 m2 au placard de 5 m2. Noblesse oblige ! Charité mal ordonnée ne commence pas par soi-même : ainsi va un gouvernement qui, pour faire des économies alors qu’il refuse de revenir sur le coûteux paquet fiscal, applique des logiques bassement comptables qui ne pénalisent que les petits… Bref, un ministre qui reste à la surface, sans se soucier des véritables conditions de travail des agents de la DGFIP…
Article publié le 20 avril 2009.