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Grève le Le 19 mars pour......changer ça !
La crise est là et le gouvernement qui refuse d’en analyser les causes en appelle à l’unité nationale et au civisme.
– Le dernier en date à s’être aventuré sur ce terrain n’est autre que notre Ministre des comptes publics qui demande aux fonctionnaires de se contenter d’une augmentation royale du point d’indice de 0,325 % en 2009 et de faire preuve de civisme.
En clair : laissez le gouvenement arroser de cadeaux fiscaux les plus privilégiés ( paquet fiscal annuel de 14 milliards d’euros ), laisser les entreprises du CAC 40 distribuer des dividendes à qui mieux mieux et fermez là.
La patronne en chef Laurence Parisot en rajoute dans le cynisme et dans le détournement de vocabulaire en demandant à son vassal Sarkozy de légiférer pour sécuriser les licenciements.
En langage patronnal il ne s’agit pas de permettre aux salariés d’intervenir dans les procédures de licenciement mais bien de les faciliter et d’éviter aux chefs d’entreprise d’être confrontés à des procédures prud’hommales ou judiciaires.
– Dans le même temps on enregistre les résultats des entreprises du CAC 40 : 86 milliards d’euros de profit en 2008 ( 270 milliards en cumulé sur les 3 dernières années ) .
Petit échantillon :
– Dividendes versés en 2008 par les entreprises du CAC 40 : 54 milliards. En 2007 : 57 milliards.
Sanofi Aventis : 7,1 milliards de bénéfices, 2,7 milliards de dividendes versés en 2008, soit une augmentation de 6 % du dividende versé par action.
Les salariés ont dû se contenter d’une augmentation royale de 2 %.
Danone qui affiche un bénéfice en baisse en 2008 à 1,3 milliards, distribue néanmoins 705 millions d’euros de dividende soit une augmentation de 9 % du dividende par action.
Total convertit l’or noir en lingots : pour un profit record de 13,9 milliards d’euros ( + 14 % ). Les dividendes versés progrressent de 10 % à 4,9 millliards . Pour les salariés +3,5 %.
EDF : sur 4,3 milliards d’euros de bénéfices, les dividendes se chiffreront à 2,4 milliards d’euros.
Arcelor Mttal qui a fermé le site de Gandrange affiche un bénéfice de 5,7 milliards dont plus de la moitié sera distribué en dividendes.
GDF Suez affiche un bénéfice de 5,9 milliards d’euros avec une hausse des tarifs à la clef durant l’année de 11 %.
La Société Générale enregistre 2 milliards d’euros de bénéfices et versera, en pleine crise financière internationale, 720 millions d’euros de dividendes ( 36 % du total des profits ).
Caterpillar affiche 2,8 milliards d’euros de profits en 2008 ( 11,5 milliards sur les 6 dernières années ), distribue 790 millions de dividendes et annonce 22 000 suppressions d’emplois dont 733 en France. Les dividendes versés aux actionnaires ont triplé en 10 ans et le groupe table sur une nouvelle progression des distributions de 17 % en 2009.
Les exemples pourraient s’accumuler mais on s’arrêtera là.
Les salariés quant à eux, on l’aura compris, n’ont pas été à la fête.
L’immense majorité du salariat a vu ses revenus stagner alors qu’une infime minorité ( dont beaucoup de cadres dirigeants du secteur bancaire et financier ) a vu ses revenus exploser :
Ainsi entre 1998 et 2006 :
– les 0,01% des salariés les mieux payés ( salaire mensuel moyen de 83 410 € ) ont vu leur revenu augmenter de 68,9 %.
– les 0,1 % des salariés les mieux payés ( 28 661 € de salaire mensuel moyen ) ont vu leur revenu augmenter de 35,8 %.
– les 1 % les mieux payés ( 10 844 € de salaire mensuel moyen ) ont vu leur revenu augmenter de 18,3 %.
– les 5 % les mieux payés ( 5 831 € de salaire mensuel moyen ) ont vu leur revenu augmenter de 10,6 %.
– les 10 % les mieux payé ( 4 477 € de salaire mensuel moyen ) ont vu leur revenu augmenter de 8,2 %.
– les 90 % les moins bien payés ( 1 254 € de salaire mensuel moyen ) ont vu leur revenu augmenter de 0,9 %.
On a là l’illustration d’un modèle de croissance de plus en plus inégalitaire. Et l’INSEE de son côté continue à pérorer sur une augmentation moyenne et continue de pouvoir d’achat des salariés sur les 10 dernières années.
Ce modèle de croissance aura vu la part des salaires dans la valeur ajoutée baisser de 8 points entre 1983 et 2008 soit un transfert de richesse annuel du travail vers le capital de l’ordre de 150 milliards d’euros.
Dans le même temps la part des dividendes dans la valeur ajoutée des entreprises est passée de 5 % en 1985 à 23 % en 2006.
– Autres chiffres ,autres scandales :
Entre 1983 et 2007 la contribution relative du patronat au financement de la Sécurité Sociale a baissé de plus de 17 points, passant de 60,4 à 43,3 %.
Extrait du rapport sur les comptes de la sécurité sociale :
Pour visualiser le rapport complet :
Avec l’omniprésident le transfert de charges s’est encore aggravé, les exonérations de cotisations sociales patronales atteignant 32 milliards d’euros en 2009 ( contre 21,1 milliards en 2005 ).
Parallèlement le montant des prélèvements sur les revenus financiers est appelé à diminuer de 8,1 % en 2009 grâce au bouclier fiscal.
Les comptes de la sécurité sociale sont ainsi plombés de manière délibérée.
Mme Bachelot peut alors présenter un projet de réforme de l’hôpital au nom du nécessaire rétablissement des équilibres financiers.
– La réalité de ce projet c’est qu’il accentuera les dérives actuelles de notre système de santé en réservant les actes rentables au secteur privé. :
D’ores et déjà, les cliniques privées assurent :
– plus de 50 % des séjours en chirurgie.
– les 3/4 des séjours de moins d’un jour pour les actes simples ( cataractes, arthroscopies, abblation des végétations... )
– les 2/3 des actes de chirurgie de la main et du poignet ( canal carpien....).
En outre :
– le taux moyen de dépassement pratiqué par les médecins exerçant leur activité libérale en secteur 2 à l’hôpital est de 366 %.
– la rémunération annuelle moyenne liée à l’activité libérale à l’hôpital de 583 chirurgiens hospitaliers est de 92 000 € ( cette somme vient s’ajouter à leur salaire ).
– La Générale de Santé ( 1er groupe de cliniques privées en France qui compte 206 établissements ) contrôle déjà 16 % de l’hospitalisation privée et a réalisé en 2008 un bénéfice de 87 millions d’euros, en hausse de 91 % par rapport à 2007 .
Les hôpitaux publics assurent quant à eux les 2/3 des séjours classiques de médecine et 80 % des pathologies lourdes ( pneumologie, maladies infectieuses, psychiatrie... ) et des services d’urgence.
POUR TOUTES CES RAISONS ET BEAUCOUP D’AUTRES
LA MOBILISATION DU 19 MARS EST PLUS QUE NECESSAIRE
ELLE EST VITALE.
Article publié le 6 mars 2009.