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Ce dont le Président des riches n’a pas parlé le 10 février 2011 : école, fiscalité, pauvreté, inégalités, explosion des bonus pour les traders ...

Fiscalité : ces dix années qui ont ruiné la France ....

 Un tour de bonneteau. Sinon une arnaque !... Les termes peuvent sembler outranciers sinon populistes. Et pourtant, ils viennent immanquablement à l’esprit. Car depuis de longs mois, Nicolas Sarkozy et, derrière lui, tout le
gouvernement s’appliquent à convaincre l’opinion que les mesures d’économies drastiques qui se profilent dans le cadre du projet de loi de finances pour 2011 sont l’inévitable contrepartie de la crise économique.

 Mais en réalité, si les finances publiques françaises sont en si piteux état, c’est d’abord parce qu’elles ont été ruinées par la politique de baisse des impôts conduite depuis dix ans. C’est ce qu’établissent très clairement trois rapports publics publiés ces derniers mois : sans cette avalanche de cadeaux fiscaux au profit des plus riches, les moins favorisés ne seraient pas
aujourd’hui menacés par ce plan d’austérité.

Lire l’article complet de laurent Mauduit paru dans Médiapart :

Les 10 années qui ont ruiné la France.

 Finances BONUS :

Le Président des riches et du G 20 pour un temps l’avait juré, craché, il fallait réguler la Finance et mettre un frein aux bonus, stock option et autres joyeusetés, dont acte, en 2010 le montant des bonus distribués aux traders avoisinera les 1,75 milliards d’euros soit une moyenne annuelle par boursicoteur de 225 800 €.

Voir l’article complet :

La finance sans bonus ce serait comme un été sans soleil.

 Le creusement des inégalités :

- Sans une amélioration significative du pacte social dans l’entreprise, dans le sens d’une meilleure reconnaissance des salariés et d’une revalorisation du travail, l’économie et la société Française pourraient s’exposer à de sérieux revers.

Tel est le constat d’un rapport sénatorial de M. Joël BOURDIN ( UMP ) et Mme Patricia SCHILLINGER ( PS ) :

Ces trente dernières années, dans un contexte de concurrence et de mobilité des capitaux croissantes, une recherche de productivité de plus en plus orientée vers le court terme a progressivement modifié toutes les facettes du pacte social dans l’entreprise.

Avec des nuances selon la configuration productive et la situation, dominante ou non, de l’entreprise dans la chaîne de production, on observe :

 des gains ralentis et des inégalités salariales croissantes, mais des revenus du capital en forte augmentation ; le ralentissement des gains de productivité est en cause mais également la répartition des richesses ;

 de fortes tensions sur les conditions de travail, traduction de l’affaiblissement d’un modèle fordiste basé sur la carrière et la sécurité de l’emploi de salariés soumis à un fort contrôle hiérarchique ; à ce stade, ni les progrès de l’ « employabilité » désormais visée par les politiques publiques, ni l’autonomie promue par un discours managérial
souvent illusoire, ne débouchent sur un équilibre satisfaisant du point de vue des salariés ;

 des relations sociales dégradées et une gouvernance déséquilibrée, avec une translation du pouvoir vers des investisseurs financiers au sein d’entreprises plus grandes qu’il y a trente ans, mais composées d’établissements plus petits où les salariés sont éloignés des lieux de décision ; la capacité de négociation de salariés « oubliés » de la
gouvernance au nom de l’efficacité économique, est en outre obérée par un taux de syndicalisation passé de 30 % à environ 8 % des salariés depuis l’après-guerre ;....

Télécharger le rapport complet :

Rapport d’information sénatorial janvier 2011.

 Les riches, toujours plus riches : article de l’observatoire des inégalités ( janvier 2011 ).

Depuis trente ans, les revenus des plus fortunés ont grimpé dans les pays industrialisés. Ces inégalités sont très inégalement corrigées selon les pays. L’analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Extrait du hors-série "L’état de la mondialisation", d’Alternatives Internationales. Les riches sont doublement heureux. Ils vivent bien mieux que les autres, et leurs revenus progressent encore plus vite. Alors que les démocraties occidentales affichent leur goût pour l’égalité entre citoyens, du côté des revenus la situation se dégrade. Aux Etats-Unis, les 1% les plus aisés recevaient 9% du revenu national au milieu des années 1970. En 2006, ils en percevaient 23%. En France, la proportion est passée de 7,7% à 9% entre 1995 et 2006.

Alors qu’elle s’était réduite de façon sensible après la crise de 1929, la part des plus riches dans le revenu national des pays occidentaux s’est remise à augmenter à partir des années 1970 aux Etats-Unis et une décennie plus tard en Europe. Au Royaume-Uni, le phénomène est perceptible au tout début des années 1980. Il est observé à partir de 1985 en Suède et à la fin des années 1980 en France. Dans la plus vaste étude jamais réalisée sur le sujet, les économistes Tony Atkinson, Thomas Piketty et Emmanuel Saez notent que, parmi les seize pays les plus riches, les seuls où la part du revenu détenue par les 1% les plus riches n’augmente pas - Suisse, Allemagne et Pays-Bas - sont ceux pour lesquels les données sur la période récente ne sont pas disponibles… Même l’OCDE - peu soupçonnable d’antilibéralisme et qui a consacré un rapport conséquent à cette question - constate une "intensification des inégalités", "assez générale et significative". L’ampleur du phénomène est cependant extrêmement variable d’un pays à l’autre (voir graphique ci-dessous).

Bal des baisses d’impôt.

Cette hausse des inégalités résulte d’une conjonction de facteurs. Les politiques de libéralisation de l’économie ont joué un rôle important. Les politiques de baisse d’impôt, entre autres nourries par la concurrence fiscale que se livrent la plupart des pays riches, ont élevé le niveau de vie des couches les plus aisées. Aux Etats-Unis, sous la présidence de Ronald Reagan, les inégalités font un bond : entre 1981 et 1989, la part des 1% les plus riches est passée de 10% à 14,5% de l’ensemble des revenus. Pour autant, ce mouvement n’est pas corrélé avec la couleur politique des gouvernements : en France, c’est le gouvernement de Lionel Jospin qui, en 1997, ouvre le bal des baisses d’impôt à grande échelle.

Le retour en force de l’idéologie libérale n’est cependant qu’un élément parmi d’autres. Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, la remontée des inégalités s’amorce avant même l’arrivée au pouvoir des gouvernements néoconservateurs de Ronald Reagan (1981) et de Margaret Thatcher (1979), qui affichent ouvertement leur volonté de déréglementer l’économie et leur indifférence aux écarts de revenus.

D’autres phénomènes ont pesé, à commencer par le ralentissement mondial de la croissance après le premier choc pétrolier (1973). Les moins qualifiés ont été les premiers touchés, même si le choc a été amorti là où les systèmes de protection sociale sont les plus développés, dans le Nord de l’Europe, en Allemagne et en France notamment. Au-delà du volume d’emploi, les transformations structurelles de l’économie liées au progrès technique et au processus de mondialisation ont joué : c’est aussi à ce moment que l’industrie décline et que les services se développent. Ces derniers emploient une main-d’oeuvre de plus en plus féminine, éparpillée dans des établissements de taille réduite que les syndicats peinent à toucher. Au sein des entreprises, l’individualisation a fait son chemin dans ce contexte de chômage. Les parcours professionnels, les rémunérations sont de moins en moins régulés collectivement. Dans le face-à-face entre patron et employé, les plus diplômés sont bien mieux armés dans la négociation de leurs salaires et avantages. Tout en haut de la pyramide, les "superstars" surfent sur la vague, profitant de la mise en place d’un marché mondial des cadres de très haut niveau.

Ecole :

 16 000 suppressions d’emplois dans l’éducation, 51 emplois détruits dans les Hautes Pyrénées ( du jamais vu ) , la politique gouvernementale a délibérément fait le choix d’une école pour l’élite :

 Le dossier paru dans Politis du 3 février 2011 :

L’école des inagalités.

 La carte de France des suppressions d’emplois ( cette carte ne tient pas compte des suppressions d’emplois dans les lycées professionnels, ainsi pour le 65 ce sont 17 emplois qui seront supprimé dans les LEP ) :

 Les Cumulards du CAC 40 :

39 des 40 entreprises du CAC 40 ont au moins un administrateur en commun les unes avec les autres. Certains administrateurs siègent même dans six conseils à la fois. Malgré les promesses et les réformes, la consanguinité du capitalisme français est toujours aussi prégnante. Démonstration en images.

Malgré tous les codes de conduite et autres principes de « corporate governance » les conseils d’administration du CAC 40 sont toujours largement consanguins. Toutes les sociétés du CAC sauf une (Unibail Rodamco) partagent des administrateurs avec une autre[1]*. Ainsi, Total et Lafarge partagent quatre administrateurs, de même que Alstom et Bouygues. Les deux tiers des membres du conseil d’administration de Total sont également administrateurs d’une autre société du CAC. Et 94 dirigeants du CAC 40 exercent des fonctions d’administrateur dans une autre entreprise.

Au niveau de leurs conseils d’administration, Total, GDF-Suez et BNP Paribas sont les plus connectées avec chacune 19 liens avec d’autres entreprises du CAC 40. Puis viennent Saint-Gobain avec 18 liens, et AXA avec 17. Tandis que Lafarge et Sanofi-Aventis ont chacune 15 liens avec d’autres sociétés. Les sociétés qui comptent le moins d’administrateurs cumulards sont Unibail-Rodamco (zéro lien) ainsi que Peugeot, Arcelor-Mittal et STMicroelectronics (deux liens chacune). Les cumuls d’administrateurs relèvent souvent de l’échange de bonnes manières : Patrick Kron, PDG d’Alstom, siège chez Bouygues, tandis qu’Olivier Bouygues, directeur général de la société du même nom, est chez Alstom.

La suite dans cet article d’Alternatives Economiques

Article publié le 10 février 2011.


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