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Quand on lit le communiqué de Standar’s and Poors on comprend tout : la finance exige et le roitelet du Fouquet’s exécute.

 L’agence de notation américaine a donc réduit d’un cran la note de la France, de AAA à AA+. Comment expliquer cet évènement anodin traité comme catastrophe intersidérale ? Le mieux est de lire le communiqué de l’agence de notation, qui réserve quelques surprises.


Francfort (Standard & Poor’s) Jan. 13, 2012

Qu’est-ce qui a motivé les dégradations ?

Notre actions est essentiellement guidée par notre évaluation selon laquelle les initiatives politiques qui ont été prises par les décideurs européens ces dernières semaines pourraient ne pas être suffisantes pour répondre aux risques systémiques de la zone euro.

Selon nous, ces contraintes sont :

(1) le resserrement du crédit

(2) une augmentation des primes de risque pour un groupe élargi de pays de la zone euro

(3) une tentative simultanée par les gouvernements et les ménages de réduire leur endettement (”deleveraging”)

(4) l’affaiblissement des perspectives de croissance économique

(5) un conflit ouvert et prolongé entre les décideurs européens sur l’approche appropriée pour relever les défis.

Nous croyons également que l’accord est fondé uniquement sur une reconnaissance partielle de la source de la crise, selon laquelle la crise financière actuelle découlerait principalement de prodigalité budgétaire à la périphérie de la zone euro.

Selon nous, cependant, les problèmes financiers auxquels fait face la zone euro sont tout autant une conséquence des déséquilibres extérieurs croissants et des divergences dans la compétitivité entre le noyau de l’UEM et de la soi-disant « périphérie ».

En tant que tel, nous croyons qu’un processus de réforme reposant uniquement sur le pilier de l’austérité budgétaire risque de devenir auto-destructeur, car la demande intérieure diminuant du fait des inquiétudes croissantes des consommateurs quant à la sécurité de leur emploi et à leurs revenus, [cette baisse de la demande et de la consommation] conduisant à une diminution des recettes fiscales.

En conséquence, (…), nous avons ajusté à la baisse nos notes politiques (l’un des cinq facteurs clés dans nos critères) pour la zone euro (…). Cela reflète notre point de vue selon lequel l’efficacité, la stabilité et la prévisibilité de la politique européenne et les institutions politiques ne sont pas à la hauteur de ce que nous croyons que demandent par l’étendue et la profondeur de la crise financière dans la zone euro.

En plus de notre évaluation de la réponse politique à la crise, les déclassements de certains pays ont également été déclenchées par des risques externes. ?? notre avis, il de plus en plus probable que les coûts de refinancement pour certains pays vont rester élevés, que la disponibilité du crédit et la croissance économique peuvent encore ralentir, et que la pression sur les conditions de financement peut persister. En conséquence, pour les pays que nous considérons les plus menacés par un ralentissement économique et la détérioration des conditions de financement, (…), nous avons révisé notre note à la baisse.


 Si on lit bien, pour Standard and Poor’s, le problème n’est PAS la dérive des finances publiques de la Grèce, du Portugal, de l’Italie, ou de l’Espagne et de l’Irlande. On rappellera d’ailleurs que le budget italien est équilibré avant paiement des intérêts de la dette, et que l’Espagne et l’Irlande étaient en fort excédent budgétaire avant la crise.

Le problème n’est donc pas le budget de l’Etat, mais la compétitivité de certains pays périphériques.

Selon ce raisonnement il faudrait donc que le coût du travail dans ces pays diminue par rapport à ceux du cœur pour qu’ils puissent rétablir leur compétitivité.

A partir de là la solution consisterait bien à favoriser la hausse des salaires en notamment en France, en Allemagne, etc., permettant notamment un rattrapage nettement moins douloureux pour les pays du sud, et répondrait à l’une des causes principales de la crise actuelle à savoir, la dévalorisation du travail au bénéfice de la finance et du capital sur les 25 dernières années.

Tant que cette solution ne sera pas mise en œuvre, le massacre en cours perdurera.

partant de ce constat S and P prend bien entendu le contre pied de cette solution en exigeant la réduction du coût du travail dans toute l’union européenne.

c’est tout le sens de l’agitation présidentielle actuelle et des contrats compétitivité emploi que veut lancer Sarkozy.

Et les économistes de garde du style de Norbert gaillard, consultant pour la Banque Mondiale de pérorer : " La France doit réformer son marché du travail pour le flexibiliser, réduire son déficit budgétaire pour tenter de revenir à l’équilibre d’ici à cinq ans, restaurer sa compétitivité et réformer encore son système de retraite en envisageant l’allongement de la durée de cotisation dans le public comme dans le privé (en passant à quarante-deux ans aussi vite que possible) ."

Article publié le 21 janvier 2012.


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