vous êtes ici : accueil > LECTURES-POINTS DE VUE

Vos outils
  • Diminuer la taille du texte
  • Agmenter la taille du texte
  • Envoyer le lien à un ami
  • Imprimer le texte

Crise financière : l’assureur AIG à peine renfloué, déjà à sec !

C’est l’ancien prix nobel d’économie et administrateur de la banque Mondiale Joseph Stiglitz qui s’exprimait récemment en ces termes au sujet du plan de sauvegarde bancaire Américain :

« Le plan Paulson c’est comme pratiquer une transfusion sanguine à une personne qui a une hémoragie » .

Et comment lui donner tort lorsque l’on apprend que l’assureur Américain AIG à peine renfloué par le contribuable américain à hauteur de 85 milliards de dollars est déjà à sec.

 Lire ci-dessous l’article paru le 9 octobre dans le quotidien Libération :

L’assureur AIG à peine renfloué, déjà à sec

Nationalisé par les Etats-Unis la semaine dernière, l’établissement a déjà quasi épuisé les 85 milliards de dollars injectés. La Réserve Fédérale va remettre 37,8 milliards au pot.

 L’assureur AIG, fraîchement nationalisé pour lui éviter la faillite, se révèle un tonneau des Danaïdes pour la Réserve fédérale qui va lui apporter 37,8 milliards de dollars de plus, après qu’il eut consommé en trois semaines l’essentiel d’une première avance de 85 milliards.

 Ces liquidités lui seront octroyées contre remise de titres obligataires de bonne qualité, jusqu’ici prêtés par certaines de ses filiales à des tiers, a indiqué mercredi la banque centrale américaine dans un communiqué.

L’opération sera effectuée par la banque de réserve fédérale de New York, intermédiaire traditionnel entre la banque centrale et les marchés.

"Comme prévu, les tirages sur la facilité existante de 85 milliards de dollars de la Fed de New York ont été en partie utilisés pour régler des transactions avec les contreparties qui restituent ces titres", a-t-elle dit.

 La nouvelle facilité ouverte par la Fed va lui permettre de restaurer une trésorerie mise à mal par le dénouement forcé de ces contrats.

Dans un communiqué, AIG a précisé que le montant des titres prêtés par ses filiales et désormais rapatriés dans son bilan atteignaient 37,2 milliards.

Les titres apportés par AIG en garantie pour obtenir cette nouvelle aide financière, tous classés en catégorie "investissement", serviront une rémunération à la Fed, permettant de garantir les intérêts de la banque centrale comme ceux du contribuable, a assuré la Fed.

 Les assureurs n’entrent normalement pas dans le champ de compétence de la banque centrale. Mais la Fed justifie cette nouvelle aide par le paragraphe 13(3) de ses statuts qui lui permet de soutenir tout individu ou entreprise dans les circonstances "inhabituelles et exigeantes". C’est la disposition qu’elle avait invoquée pour sauver la banque d’affaires Bear Stearns.

Le 16 septembre, la banque centrale américaine avait déjà apporté un prêt relais de 85 milliards de dollars à AIG qui était menacé de faillite. En échange, l’Etat américain a reçu 79,9% du capital du groupe newyorkais.

Un porte-parole d’AIG a précisé à l’AFP que l’assureur avait tiré à ce jour 61 milliards de dollars sur ce prêt, un montant inchangé par rapport à la semaine dernière.

 Si ses activités traditionnelles dans l’assurance continuaient à bien se porter, AIG a été entraîné à la ruine par une petite filiale londonienne qui a souscrit massivement des contrats d’assurances contre le risque de non-remboursement d’émissions obligataires ("Credit Default Swaps").

Le prêt relais de la Fed lui a été octroyé pour lui permettre de vendre, sans les brader, certaines de ses activités, pour faire face à l’escalade des pertes engendrée par son exposition au marché des CDS.

La semaine dernière, son nouveau PDG Edward Liddy avait indiqué que le groupe allait se recentrer sur ses activités d’assurance dommages (IARD), ouvrir le capital de ses activités étrangères dans l’assurance-vie et céder le solde de ses activités.

AIG s’est par ailleurs défendu des critiques venues de toutes parts, de la Maison Blanche au Capitole, l’accusant d’avoir dépensé des sommes folles pour payer à ses dirigeants un séjour dans un hotel de luxe quelques jours seulement après sa nationalisation.

"Ce (séjour), présenté à tort comme une +retraite pour cadres dirigeants+, a été organisé par une filiale d’AIG, pour des courtiers indépendants en assurance-vie, et non pour des employés d’AIG", a affirmé le groupe.

Article publié le 9 octobre 2008.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.