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Retraite à 65 ans : un simulateur de la réforme Macron par le collectif NOS RETRAITES. Edifiant !

Emmanuel Macron l’a réaffirmé : il a bien l’intention de décaler l’âge légal de la retraite de 62 à 65 ans, progressivement, de 4 mois par an. Concrètement, ça veut dire quoi ? Pour le comprendre, le collectif "Nos Retraites" qui avait déjà décortiqué le projet de retraite à points que présentait Emmanuel Macron en 2020, met à disposition un simulateur des effets de la réforme que veut imposer le gouvernement et donc notamment des effets du recul de l’âge légal.

OUTIL DE SIMULATION DES EFFETS DE LA REFORME :

Ce simulateur est encore dans une version provisoire (il prend le cas d’une carrière dans le privé sans interruption), mais :

 vous pouvez déjà aller voir ce que ferait la réforme pour un profil qui vous ressemble (âge, début de carrière, enfants),

 Lien vers le simulateur  : https://nosretraites-simulateur-cas-types.netlify.app/

Le collectif vous présente Idris, Charline, Honoré et Kenza. Ils et elles sont né·es entre 1963 et 1990, ont des carrières différentes, un nombre d’enfants différent... À partir de ces cas, a été créé un outil qui permet à chacun·e de visualiser les conséquences de la réforme sur son futur départ à la retraite.
Idris, Charline, Honoré et Kenza constitueront notre famille "Cas-types". Pour les présenter nous nous sommes basés sur le programme présidentiel d’Emmanuel Macron et sur ses différentes déclarations jusqu’à son élection.

Spoiler : avec la retraite à 65 ans, toutes et tous vont perdre :

 ou bien des droits ;

 ou bien de l’argent ;

 ou bien les deux.

Explications :

1. Honoré : né en 1963 à trois ans de la retraite, pourrait en reprendre pour un an

Commençons avec Honoré. Né le 1er janvier 1963, il a commencé à travailler à 20 ans, sans interruption. En 2025 il aura atteint les 62 ans. Avec le système actuel, il pourrait partir en retraite. Et en plus comme il aurait travaillé 42 ans il partirait à taux plein. Mais si la retraite à 65 ans s’applique comme annoncée par Emmanuel Macron, alors il n’aura plus ce droit. L’âge légal se sera déjà décalé d’un an : il devra travailler un an de plus.

1ere conséquence : même proche de la retraite, la retraite à 65 ans vous fera perdre des droits

2. Kenza : perd l’effet de la prise en compte de ses enfants et la surcote :

Kenza Cas-type est née en 1969, six ans après Honoré Cas-type. Pour elle, la durée de cotisation pour le taux plein a augmenté : elle devra valider 42,5 annuités (réforme Touraine de 2014). Elle travaille depuis ses 21 ans et est mère de deux enfants.

Kenza travaille dans le privé, aussi ses enfants lui permettent de valider 4 annuités : c’est la « majoration de durée d’assurance » pour enfants, dans le privé elle est calculée comme cela :

  • 4 trimestres pour chaque accouchement ou adoption
  • 4 trimestres à partager entre les parents au titre de l’éducation de l’enfant
  • ces trimestres ne comptent que pour atteindre le taux plein .

Combiné avec sa carrière aujourd’hui elle pourrait partir dès 62 ans et à taux plein.

Avec la réforme, l’âge légal lui interdirait de partir avant... 65 ans.

Comme pour de nombreuses femmes, la majoration de durée d’assurance pour enfant dont elle bénéficie perdrait alors tout intérêt.

Mais plus encore : si aujourd’hui Kenza veut travailler jusqu’à 65 ans, elle aura une "surcote" : une majoration. A 65 ans, ce sera +7,5%.

Sauf que la surcote démarre... à l’âge du taux plein. Donc avec Macron, à 65 ans : plus de surcote !

Elle perd :

1) des droits
2) de l’argent.

Précisons qu’Honoré dont nous avons parlé plus haut est aussi concerné par la suppression de la surcote. Et pour lui c’est encore pire... Merci M. Macron

Et ce n’est malheureusement pas fini.

3. Idris : carrière longue ne pourra plus partir à 60 ans et devra attendre 62 ans au chômage ou en invalidité

Idris est né en 1973. Il a commencé à travailler tôt, dès 17 ans. Il a donc une “carrière longue”, qui donne droit à la retraite 2 ans avant l’âge légal, donc dès 60 ans. Macron a dit vouloir décaler l’âge légal à 65 ans…et envisage de passer les “carrières longues” à 62 ans.

Ainsi arrivé à 60 ans, après avoir travaillé et cotisé 43 ans, et ne pouvant plus travailler, Idris ne pourrait plus prendre sa retraite. Il devrait « patienter » deux années de plus, au chômage ou en invalidité avant de pouvoir enfin accéder à ses droits à retraite.

4°) Charline : ne peut plus non plus choisir de partir à 62, 63 ou 64 ans

Charline Cas-type est la dernière de la famille. Elle est née en 1990. Elle commence à travailler à 23 ans. Avec un enfant, elle atteindrait aujourd’hui le taux plein à 64 ans...

Mais avec la réforme portée par Emmanuel Macron, la retraite serait impossible avant 65 ans.

Par ailleurs, dans le cadre actuel, Charline pourrait partir dès 62 ans ou 63 ans avec une décote (une diminution du montant de sa retraite).

Avec la réforme, elle ne pourra plus partir DU TOUT à ces âges.

Voilà pour la réalité de la retraite à 65 ans : perte de droits, perte d’argent, ou les deux.

Et qu’on ne nous dise pas que c’est indispensable : le système de retraite n’est pas menacé financièrement. Et s’il manque de l’argent, on pourrait commencer par ne pas multiplier les exemptions de cotisations sociales, qui vident les caisses, ou encore les baisses d’impôts coûteuses et favorables aux plus riches.

PS : Pour votre parfaite information, Idris, Kenza, Honoré et Charline “cas-types” sont des cas proches de ceux du Conseil d’Orientation des Retraites. Nous avons diversifié les générations, arrondi les âges et rajouté la dimension “enfants”, une réalité parfois encombrante, et avec fort impact sur le taux plein.

Article publié le 11 octobre 2022.


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